Qu’est-ce qu’un Enseignant-Chercheur en France ? Avec l’abus et l’usurpation du terme, il est utile de rappeler aux étudiants notre coeur de métier trop souvent emprunté à tort et à travers !
Transmettre des connaissances et produire des savoirs. Attention cependant à ne pas confondre avec le métier de formateur qui lui assure des prestations de formation souvent en entreprise, ou parfois dans certains cas à l’université ou dans les grandes écoles.
L’enseignant-chercheur a plusieurs missions qui lui sont propres : une activité d’enseignement dans le supérieur dont le nombre d’heures varie selon son grade, en distinguant le cas de l’université et des écoles d’ingénieurs (maître de conférences, professeur d’université) ou celui des grandes écoles de commerce qui fonctionnent selon le schéma nord-américain (professeur assistant, professeur associé, professeur).
Il a surtout une activité de recherche qui le différencie des formateurs et des enseignants professionnels. Recherche appliquée ou fondamentale selon la discipline, son champs d’études, ses intérêts. Toujours est-il que son avancement et son évaluation dépendent de la qualité de ses publications dites académiques, souvent en langue anglaise, ce qui ne nous facilite pas la tâche pour nous les français.
Nous sommes dans un monde globalisé, de plus en plus soumis à la contrainte de publier dans des revues académiques internationales, qui comme les entreprises, sont également classées, « rankées » selon des critères complexes. Ce classement des revues intervient par ailleurs lui-même dans le classement des écoles et des universités….le fameux classement de Shanghai ! Notre énergie est orientée vers la production de cette recherche, de ces savoirs. Utiles et alimentant notre enseignement.
Plus de 2 ans en moyenne pour publier un article en anglais, qui systématiquement est revu, critiqué, analysé dans les moindres détails, soumis et re-soumis à des rapporteurs anonymes qui décideront en dernier recours si le papier peut enfin être publié dans des revues inconnues du monde professionnel, hors de prix, et qui ne seront lues que par un petit cercle d’initiés. Alors ne galvaudons pas notre titre !