Retrouvez les principaux résultats de notre troisième enquête dédiée au bureau post-confinement menée au sein de la Chaire Workplace management de l’ESSEC et publiés par le site The conversation.
Avec notamment un focus sur 3 sujets clé : le vécu du télétravail, l’espace de travail idéal et l’envie ou non de déménager.
A noter que nos études sont menées avec la plus grande rigueur académique et que nous ne publions que les résultats statistiquement significatifs.
1/ Le télétravail, moins bien vécu par les jeunes, les femmes et les employés
Abordé dans sa globalité, l’échantillon ayant répondu à l’enquête déclare avoir plutôt bien vécu la dernière période de confinement (d’octobre 2020 à avril 2021) et de télétravail : 48 % l’ont assez bien voire très bien vécue et 22 % l’ont très mal vécue.
Et pourtant, des variations sensibles sont observées selon le genre, le statut et la CSP.
Dans l’ensemble, les hommes déclarent avoir mieux vécu l’expérience que les femmes (55 % des hommes et 44 % des femmes à poste égal).Les managers l’ont également mieux vécue que les collaborateurs.
En revanche, si l’on observe cette différence hiérarchique parmi l’ensemble de la population et sous l’angle du genre, elle s’avère d’autant plus prégnante parmi les femmes.
53 % des femmes managers disent avoir bien vécu cette expérience, 55 % d’entre elles disent avoir été plus efficaces qu’auparavant, et elles sont 65 % à déclarer avoir mieux réussi à organiser leurs activités lors de cette troisième période.
Les ⅔ des cadres dirigeants manifestent un ressenti positif sur cette expérience. En revanche, les cadres intermédiaires manifestent plus rarement ce sentiment positif (seuls 52 % se disent plus efficaces) et les employés satisfaits par cette période de télétravail sont encore moins nombreux (39 % d’entre eux se sont estimés plus efficaces).
Ce sont également eux qui manifestent la plus grande impatience à l’idée de retrouver leurs conditions de travail initiales (66 % des employés contre 55 % des cadres).
2/ Les tiers-lieux, une solution au télétravail subi ?
A l’identique du vécu du télétravail, des distinctions apparaissent également quant à la définition idéale du bureau entre individus selon leur âge ou leur position hiérarchique. Alors que le bureau fermé séduit plus de la moitié de l’échantillon et accorde toutes catégories sociales, les avis divergent sur les autres espaces de travail.
Interrogée sur sa vision d’un bureau idéal et adapté à ses besoins post-confinement, une très nette majorité (près de 80 %) de l’échantillon s’accorde sur une préférence pour le bureau attitré, qu’il soit fermé (63 %) ou en open space (16 %). Les espaces de travail non attribués ne reçoivent, eux, que 9 % des suffrages, autant que le télétravail exclusif à domicile.
3/ Grand Paris : le télétravail ne devrait conduire qu’à un exode urbain très limité
Comme nous l’avions déjà constaté ci-dessus avec le rapport au télétravail ou l’appétence pour les tiers-lieux, ce sont principalement les statuts salariaux et les conditions matérielles de travail qui semblent expliquer les différences de propensions au déménagement parmi la population.
Contrairement aux idées largement répandues, toutes régions confondues, le projet de déménagement concerne une minorité des usagers de bureaux. Cette tendance n’est pas intrinsèquement francilienne : elle concerne plus généralement les principales métropoles françaises, en proportion variable néanmoins.
En moyenne, 44 % des enquêtés vivant dans une grande métropole envisagent un déménagement. Les usagers de bureaux aixois-marseillais (52 %) et bordelais (50 %) manifestent d’ailleurs plus fréquemment que les usagers de bureaux franciliens (49,5 %) le souhait de déménager.
Les plus jeunes manifestent ainsi le plus l’envie de déménager. En Île-de-France, 64 % des 18-26 et 55 % des 27-40 ans en témoignent, contre respectivement 40 et 21 % des répondants de la génération X (41-56 ans) et des baby-boomers (57-76 ans). Ce constat modère par conséquent la perspective d’un exode des retraités.
Le type de résidence occupée et la surface domestique ne s’avèrent pas non plus neutres sur l’envie de déménager. En moyenne et pour la France entière, 56 % des personnes résidant en appartements souhaitent déménager, contre 31 % à 32 % des résidents en maisons. Cela concerne de même 66 % des personnes résidant dans moins de 50 m2, contre 21 % de celles résidant dans plus de 120 m2.
